3e - HDA - "Pochoirs des rues" - Miss Tic 1985 - 2014
"Pochoirs des rues" Miss Tic 1985-2014
Miss.Tic est une artiste, plasticienne et poète parisienne, née en 1956.
Elle est notamment connue pour ses pochoirs sur les murs de Paris,
d'abord sauvages, maintenant exposés dans de grandes galeries de la
ville. Elle passe son enfance dans le 18e arrondissement de Paris puis à
Orly. Elle perd ses parents très tôt, en pleine enfance.
Elle
s'établit à Saint-Germain-des-Prés où elle fait du théâtre. Après son
bac, elle part en Californie, aux États-Unis. C'est là qu'elle découvre
l'art du graffiti. Elle revient à Paris au bout de deux ans et exerce
ses talents artistiques dans diverses professions comme le décor de
théâtre. Elle commence la peinture au pochoir sur les murs en 1985.
Ses
pochoirs appliqués en une seule couche, représentent généralement des
femmes, images qu'elle détourne dans des magazines, accompagnées d'un
jeu de mot. On retrouve ses graffitis sur les murs de Paris
particulièrement dans le 13e arrondissement.
Miss.Tic a également
décoré les murs d'Avignon, et vendu son travail à la marque Ucar de
location de véhicules utilitaires. Elle a travaillé pour des marques de
luxe comme Longchamp et Louis Vuitton, mais aussi pour la marque de
papeterie Oberthur. Le Victoria and Albert Museum de Londres possède
deux de ses estampes. Elle participe également à la Biennale de Venise
2006. En 2007, Miss.Tic signe l'affiche du film de Claude Chabrol : La
fille coupée en deux.
Artiste excentrique créant des pin-up
brunes au pochoir, mademoiselle Miss. Tic intrigue par ce pseudo
farfelu. Emprunté à la sorcière qui tente de chiper le sou fétiche du
radin Picsou, elle revendiquera le côté humoristique de ce personnage de
BD qui rate constamment son but.
Pourtant, on pourrait attribuer
un double sens à ce surnom. Miss. Tic est encore très jeune quand elle
monte à Paris, sa petite valise à l'arrière d'une mobylette. Vivant
d'air et d'amitié, c'est alors le temps de la bohème et du cours René
Simon. Transcrivant son quotidien en dessinant au pochoir, assorti de
messages plus ou moins optimistes, elle trouve enfin son style en
faisant son autoportrait : cheveux noirs et coupe seventies. Son art
naît réellement en 1985 là où elle l'a voulu : sur les murs de Paris,
offrant ses oeuvres au public, les rendant plus accessibles, refusant
l'Art qui s'enferme dans les musées.
On peut alors admirer ses
peintures drôles et poétiques partout dans Paris ! Depuis sa première
exposition à la galerie Agnès B ., l'artiste à la coupe Cléopâtre n'a
cessé d'attirer les foules par ses titres amusants : 'Maudite sorcière',
'Femmes mur', 'Muses et hommes'. .. C'est ainsi que depuis plus de
vingt ans, Miss. Tic envoûte toujours autant ses admirateurs par la
tactique de ses pochoirs...
Diabolisée
Miss.
Tic n'a pas que des amis dans la profession... Ses détracteurs
l'accusent de massacrer les murs de Paris alors qu'elle se veut
militante pour sauvegarder les quartiers encore typiques comme la Butte
aux Cailles ou le Marais. Mais elle fait fi de cela par un coup de
balai...
Permis de pocher !
A
la suite d'une condamnation en 1999 contre un propriétaire mécontent
d'avoir son mur mystifié, l'artiste demande à présent l'autorisation
préalable avant de pocher !
Féminisme Poésie et Provocation :
Son
approche picturale se distingue par
le choix de figures féminines brunes en robe noire assorties de textes
où jeux de mots et calembours, malicieux, irrévérencieux, mettent en
relief, au premier comme au second degré, un féminisme libertin qui
interpelle les regardeurs des deux sexes. La palette, traditionnellement
noire pour les pochoirs de rue, se rehausse parfois de rouge. Après
avoir consacré nombre de pochoirs aux autoportraits, Miss.Tic s’est
attaquée à différentes représentations féminines, souvent issues des
publicités, images de mode et autres illustrations de magazines
féminins. Ces détournements se jouent des stéréotypes en les mettant en
exergue. Les femmes sont donc majoritairement belles, sexy,
séductrices ; les références à la lingerie, voire au fétichisme et au
sadomasochisme demeurent nombreuses. Mais la provocation proposée par le
dessin se confronte toujours au texte distancié qui vient non pas
nuancer, mais bien déjouer l’impression première laissée par le
graphisme. En découle immanquablement un questionnement. Miss Tic
dénonce ainsi l'image donnée de la femme dans notre société de l'image.